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Histoire(s) en cours : Les crocs de lune.
Histoire(s) en pause : Magicae Draco.

2. Interrogatoire mortel

Vaal fixait le vieillard, empreint d'un désir noir. Il ne pouvait se laisser aller à le décapiter, pas maintenant. Il lui fallait d'abord des réponses et seul cet individu pouvait les lui fournir. Il n'avait rien obtenu d'utile de ses comparses, qu'il avait fini par démembrer dans leurs demeures.
Il s'exprima alors d'une voix impérieuse tandis que le mage regardait toujours les faucilles.
- Vers lequel des six les as tu envoyé ?

Celui-ci releva la tête. Plongeant son regard dans les yeux rouges de Vaal, il y perçut une rage intense bouillonnante profondément. Durant un court instant, une brève image de ce qu'il lui réservait lui parvint. Vision de l'avenir ou peur incontrôlée, lui-même ne pouvait le savoir. Il baissa les yeux, fixant ses mains qui s'étaient mises à trembler. Il avait su que ce jour arriverait, et ce depuis le rituel. Mais il s'était cru préparé à la rencontre, s'étant résigné à son sort. Il semblerait bien que voir la mort d'aussi près lui glaçait tout de même le sang.
- Le vampire Vaal Tombstone qui vient pour se venger, dit-il tentant de masquer sa voix vacillante. Tuer les autres ne t'as rien apporté, n'est ce pas. Évidemment, tu as pu savoir où j'étais, mon ancien domaine familial. Toutefois rien sur ce qui t'intéressait vraiment. Rien sur pourquoi, ni sur qui. Ici je suis le seul à le savoir après tout.
Tu veux savoir qui a reçu ta femme ? Je vais te le dire.

Marquant une pause, il releva les yeux une nouvelle fois. Ce dernier défia le vampire d'un regard empreint de lassitude et de peur.
- Ce sont les six qui l'ont reçue.

Vaal ne prononça pas un seul mot lorsqu'il entendit cela. Il se mit à réfléchir sur la signification profonde de ces paroles. Sur ce que cela avait dû impliquer pour sa femme et son enfant.
- Ce n'était pas seulement un Dieu mais six, repris le vieux mage. Tous unis pour condamner Lüna, ta femme. Tu aurais dû le savoir, vampire. Une déesse ne peut vivre en Teria et encore moins avoir un enfant, dit-il retrouvant de l'assurance. Après Archeria, les divins l'ont certainement expédié à Anteria, là où l'eau est feu. Elle est condamnée alors abandonne.

Repoussant sa peur à l'évocation des Dieux, le vieux mage continua de parler.
- Et moi, Idlir, ai été chargé d'accomplir le rituel pour la leur envoyer. Si tu me tues, ils se retourneront contre toi ! Tu ne peux rien y faire, va-t'en. Ce ne sont pas ces armes divines qui t'aideront, dit-il pointant du doigt les faucilles.
À ces mots, Vaal s'extirpa de ses pensées. Il resserra son emprise sur les crocs de lune, les armes de sa femme. Deux faucheuses d'un noir d'encre aux lames d'argent. Lüna les lui avait confié pour qu'il les défende, elle et son enfant. Malgré cela il avait échoué dans son devoir de mari et de futur père.
- Dit moi comment me rendre sur Archeria misérable vieillard, dit-il brandissant une des armes.
- Malheureusement pour toi, il faut l'accord des six Dieux pour s'y rendre. Et la seule personne à en être jamais revenu c'est le roi d'Arckadon. Et même si tu pouvais y aller que veux-tu faire, ce sont des Dieux ! Ils sont immortels !
- Mortel ou immortel, personne n'échappe à son heure. Et la tienne est venue.

Ne laissant pas le vieux mage réagir, il s'exécuta. D'un geste, il fit passer une des lames de gauche à droite. Un filet de sang commença à apparaître au niveau du cou du vieillard. La tête vacilla un instant et roula à même le sol. Le visage d'Idlir était toujours le même, fauchés avant qu'il ne s'en rende compte. Le sang commença à se répandre sur le fauteuil, sortant du corps avec force et le teintant de rouge. Vaal renifla celui présent sur la lame et fit une grimace de dégoût. Ce dernier n'avait pas de quoi le satisfaire. Il essuya la faucille sur un bout de la robe du mage et les rengaina.

Il repartit de la demeure d'un pas assuré, soulagé quelque part de la mort qu'il venait de donner. Pour lui le chemin serait long et difficile. Il devait retrouver sa femme et son enfant, espérant qu'ils ne soient pas déjà dans l’au-delà. Faire payer les Dieux pour ce qu'ils avaient fait à sa famille et indirectement à son pays. Mais avant tout, il devait se trouver du soutien. Quelqu'un qui lui apporterait son aide et qui servirait ses objectifs.
Retrouvant son cheval, il se mit en selle en direction de la lune couchante. Par là était la ville de Valak, célèbre pour ces cimetières.

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